19 juillet 2006

The Role of Diasporas in Developing the Homeland

J'ai participé récemment à un séminaire à George Washington University dans la capitale américaine sur le rôle des diasporas dans le développement de leur patrie. Cette rencontre a permis à plusieurs chercheurs d'exposer des thèses et des résultats de recherches qu'ils ont effectuées sur la question. J'ai trouvé ces travaux d'une grande richesse et je me suis dit que cela peut intéresser les Togolais qui ont une grande dévotion pour leur pays. Le sujet est d'autant plus actuel qu'il a aussi fait l'objet d'un atelier que j'ai animé en mai dernier lors du congrès de la Communauté Togolaise du Canada à Sherbrooke.

Les communications faites dans ce séminaire viennent d'être publiées et je me fait le plaisir de les partager avec ceux qui s'intéressent à la question. Les documents sont en anglais, évidemment.

Dany Ayida

07 juillet 2006

Strategies for democratic change

I am pleased to share with you this important publication, "Strategies for Democratic Change" published by the "Democracy Coalition Project". This is a nongovernmental organization that conducts research and advocacy relating to democracy promotion policies at the national, regional and global levels.

The publication contains a chapter on Togo, writen by Muthony Kamuyu, an impressive and committed woman from Kenya. I was delighted and honored to review the chapter on Togo which I found particularly relevant and original. This kind of contribution on the debate related to the political situation in Togo is important for us. From my point of view, this in-depth analysis shines new light upon the challenges and responsibilities of the Togolese political actors and civil society and the international community regarding the stalled political situation in the country. The DCP's study underlines the major elements and the reasons of the failure of the democratic transition in Togo after the death of general Eyadema. It also offers some guidelines and landmarks which allow to understand the political impasse of situation. The mediocrity of the ECOWAS' intervention is underlined with delicacy as well as the overcautiousness of the international community in face of the Gnassingbe regime and its army.

What most interested me in this study is that offers an opening strategy and concrete resolutions, which outline a plausible future for the process of democratization in Togo. I particularly approve of the conclusions relating to the civil society which deserves urgent action in the form of strengthening and capacity building. For me, thisis an appeal to the international community and the organizations working on democracy promotion to pay special attention to Togo.

I deeply recommend you to read this paper. To do this, please click on the title of this article and go to chapter 2. I would like to discuss with you the conclusions of the study. I hope Muthony too could bring us some additional views on the subject if you have some questions for her.

Dany Ayida

WASHINGTON FORUM SUR VOA

Je vous invite à suivre l'émission Washington Forum de VOA à laquelle j'ai participé le jeudi 6 Juillet 2006. Le débat a porté sur le dernier sommet de l'Union Africaine qui s'est tenu à Banjul en Gambie.

Emission animée par le journaliste Timothée Donangmaye du Tchad. Autres panelistes: Idriss Fall du Sénégal et Henry Francisque de Haïti, tous deux du Service francophone de VOA. Cette émission a été diffusée sur le réseau des radiodiffusions de La Voix de l'Amérique ainsi que sur son réseau de télévisions satellitaires.

http://www.voanews.com/french/washington_forum.cfm

Sur cette page, cliquez sur " La dernière émission".

Le débat reste ouvert pour ceux qui sont intéressés par la question.

Dany

La victoire de la "racaille"


Bravo! les Bleus sont en finale de la coupe du monde de football. Ils l'ont fait et toute la France est contente, et avec elles les Noirs. Même des Africains soutiennent l'équipe de France tout simplement parce qu'elle compte en son sein plusieurs noirs, trop de noirs, plus de 90% de l'effectif.

Alors que la France jubile et conjure tous les sorts pour brandir - pour la deuxième fois le prestigieux trophée - c'est le sort de la communauté noire dans ce pays qui surgit comme sujet de préoccupation majeure. En témoigne cette manifestation à Paris de ceux qui ont tenu à rappeler à la France oublieuse que les Bleus qui gagnent sont des Noirs pour la plupart. Cette France savante qui trie dans la "racaille" pour y trouver des champions et jeter le reste aux abâtis.
Sinon dites-moi pourquoi la France continue à refuser de reconnaitre qu'en s'entichant avec l'Afrique et en refusant de faire droit aux Africains (de s'occuper de leurs affaires en choisissant librement leurs dirigeants), elle encourage l'immigration. Pourquoi la France ne peut-elle pas comprendre, à l'instar du Brésil, des Etats-Unis et d'autres encore que l'histoire module les sociétés et doit transformer les mentalités?

Vivement que le sport ravive dans ce pays le débat sur l'intégration et l'amitié entre les peuples. Qu'il fasse reculer le racisme et aménuise l'égocentrisme français.
Dany

02 juillet 2006

L’idéal démocratique se nourrit de vision politique

La situation des démocrates togolais n’est pas heureuse, plus d’une année après la disparition (subite) du Général Eyadema et le coup de force militaire et électorale perpétrée par sa famille pour garder la mainmise sur le pouvoir d’Etat. Au contraire les antagonismes au sein de l’opposition se sont accentués et la rupture est quasiment consommée entre les (traditionnels) leaders de l’opposition et les forces citoyennes de base. L’échec du dialogue politique de Lomé – il faut bien que l’on l’admette – consacre l’annihilation de ces adversaires par le régime du Rassemblement du Peuple Togolais. Ce dernier s’est quant à lui renforcé, affichant au grand jour les ambitions de conservation de ses deux composantes : l’Armée tribale et la famille Gnassingbé. De plus, il a gagné du renfort provenant de l’opposition modérée. Devant cet état de chose, les initiatives et les réflexions qui continuent à se mener çà et là nous interpellent, du point de vue de leur pertinence par rapport aux attentes réelles du peuple togolais, aujourd’hui.

Ce qui fait le malheur des démocrates togolais, c’est avant tout le déficit de culture politique. Depuis 1990, les filles et fils du Togo ont été abreuvés d’ambitions de changement. Tous les partis politiques créés à la veille ou au lendemain de la Conférence nationale de 1991 étaient porteurs d’une ambition qui s’identifiait soit à la conquête intégrale et la gestion du pouvoir, soit au positionnement d’un acteur ou d’un groupe d’acteurs en prévision de la nouvelle donne politique qui serait absolument démocratique. Il est aujourd’hui superflu de revenir sur les erreurs et l’amateurisme de certains de ces positionnements. Cependant il faut reconnaître que les mouvements politiques nés dans ces conditions et leurs responsables n’ont guère su animer la dynamique de la transformation de la société togolaise vis-à-vis de l’idéal politique. Les ambitions l’avaient emporté sur la méthode au point que les militants des partis au commencement comme en ce jour ne sont que la symbolique du soi politique. Cela se démontre aisément.

Les racines du mal
Pour avoir régulièrement côtoyé voire suivi les formations politiques dans ce pays les 15 dernières années, il m’est aisé de comprendre la source essentielle de leur apathie et de leur manque de vision. On a fait la politique par à-coup, de façon réactionnaire et dans la vacuité programmatique générale. Alors que les partis ont été créés en réalité pour faire mieux que le RPT au pouvoir, ils ont fait moins en ce qui concerne notamment l’implantation, l’encadrement, la communication et la mobilisation. Certains, les plus forts en apparence ont facilement confondu la masse populaire à une masse militante. Mais là n’est pas tout le problème. La démocratie qui était la marchandise commune proposée sur le marché de la politique togolaise n’a pas été suffisamment promue en une valeur collectivement consommable. Ce défaut est à l’origine de bien de clivages et de fautes lourdes qui continuent de nos jours.

Cet état de chose ne concerne pas que les partis politiques. Les mouvements citoyens, associations, ONG et réseaux ont été aussi le foyer de graves contradictions et de manquements. Au vu de la nature du régime et de la place du pays au sein de la communauté internationale, l’action citoyenne aurait pu être fédératrice autour d’une vision elle-même civilisée. Or, qu’il s’agisse des organisations, de la presse ou des syndicats, on a plutôt joué à l’égoïsme. La plupart des acteurs sont intéressés par l’argent et le souci de résoudre des problèmes particuliers que par l’engagement citoyen véritable. Certes il y a des exceptions et quelques actes louables ; trop peu cependant pour avoir un impact suffisant sur la situation politique. En plus, du côté des organisations de base, il était et demeure invraisemblable d’entreprendre des choses dans le contexte particulier de ce pays en faisant abstraction de l’obligation démocratique. Même des projets de protection de l’environnement ou de lutte contre le SIDA échouent, tout simplement parce que mal ficelés au regard du contexte fait de prévarications et de mal gouvernance. J’approfondirai cette partie dans un prochain article. Car la société civile dans sa composante citoyenne mérite plus d’attention que les partis politiques qu’il faut encourager à abdiquer.

Crever l’abcès ou laisser faire ?
Pour combien de temps encore le Togo restera un Etat d’exception où rien ne peut marcher ? La question se pose et s’impose surtout vis-à-vis des nouvelles orientations stratégiques. C’est pour cela que je ne donne jamais raison à ceux qui pensent que le temps des paroles et des réflexions est révolu. Aucune initiative, quelle qu’en soit la nature ne peut aboutir au Togo si la question de la vision politique n’est réglée. La thérapeutique du changement au Togo passe par les mêmes ingrédients que ceux qui ont été utiles dans des régimes similaires en Europe de l’Est notamment. La masse sans intelligence et organisation devient inefficace et s’asphyxie face à l’adversité. La minorité RPT tant qu’elle sera mieux organisée imposera ses règles.
Il n’est pas question d’unir les opposants des partis politiques. C’est sans objet. Il n’est pas question non plus de rassembler tous les aventuriers de la libération nationale. L’enjeu, le seul qui permette d’entrevoir des lendemains qui chantent au Togo, c’est d’assainir le cadre de l’expression politique pour aller au-delà de l’objectif du changement. Inculquer en chaque Togolais impliqué dans cette dynamique la force et la discipline d’une équipe qui gagne. Il nous faut réfléchir et agir politique !

Tel est mon point de vue. J’aimerais connaître les vôtres.

Dany K. Ayida